Enfants influenceurs, une surexposition controversée
Les influenceurs font désormais partie intégrante du paysage médiatique. Par les réseaux sociaux, sur lesquels ils exercent leur commerce de l’influence, ils diffusent des contenus divers et variés. Leur avis peut influencer les modes de consommation du public. Un public souvent très jeune.
Le nombre croissant d’influenceurs, pour la plupart issus de la télé-réalité ou du mannequinat, font grincer des dents, ce n’est pas sans compter sur une nouvelle tendance, les enfants influenceurs.
Le statut des enfants influenceurs
Ces enfants deviennent influenceurs sans le savoir, notamment lorsque leurs parents partagent leur quotidien avec leurs enfants, évoquent leurs angoisses ou donnent des conseils. C’est ce que l’on appelle des « influenceurs famille ». Parfois, cette exposition commence avant même que les enfants ne soient nés. Certains parents créer des chaînes permettant de suivre l’enfant quasiment de sa conception à sa mise au monde, et même après.
On peut également trouver des chaines spécialisées uniquement sur les enfants, sur lesquelles ceux- ci réalisent des « challenges » ou des déballages de jouets que leur fait parvenir des marques pour faire leur promotion. Certains de ces comptes dépassent le million d’abonnés.
Ces pratiques sont souvent dénoncées, notamment par les associations, qui les assimilent à du travail dissimulé ou encore du travail forcé. C’est pourquoi, en 2020, une loi est venue réglementée les droits de ces enfants influenceurs.
Désormais, les parents doivent demander une autorisation administrative préalable pour tout contenu rémunéré et diffusé sur un réseau social concernant un mineur. Ils peuvent se faire aider par un avocat pour les accompagner tout au long de cette étape.
Cet agrément n’est par ailleurs pas perpétuel et peut être révoqué en cas de manquement. Egalement, les parents sont dans l’obligation de leur reverser une somme d’argent en contrepartie de leurs « prestations ».
La santé mentale des enfants influenceurs
Ces enfants influenceurs ne restent pas des bambins toute leur vie: ils vieillissent. Cette starisation précoce a amené le milieu médical à s’interroger sur cette surexposition dès le plus jeune âge. Certains médecins pointent du doigt l’équilibre affectif et identitaire de ces enfants une fois parvenus à l’âge adulte.
Beaucoup d’enfant devenus adultes expriment des regrets quant à leur exposition sur les réseaux sociaux. Une étude parle d’un jeune sur quatre regrettant cette exhibition.
D’ailleurs, le suicide du jeune américain Landon Clifford qui comptait plus d’un million d’abonnés sur YouTube, à l’âge de seulement 19 ans, fait froid dans le dos.
Les enfants ne sont en effet pas formés aux règles du marketing, ce qui fait d’eux des influenceurs influençables. Ils peuvent facilement se laisser amadouer par des marques voulant toujours faire plus de publicité, ou même des parents omniprésents, qui deviennent leur patron.
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